Lettre ouverte au ministre de la justice

22 septembre 2010 : lettre ouverte au ministre de la justice en réponse à l’article paru dans l’édition du journal Le Monde le 21 septembre 2010

Madame la Ministre d’Etat,

L’ANJAP a pris connaissance des cinq pistes de réflexion que vous avez exprimées dans le journal LE MONDE, en date du 21 septembre 2010, auxquelles nous souhaitons apporter une réponse que nous rendrons publique.

Le répertoire des données personnelles n’est pas encore mis en place. Il est difficile
d’apprécier ce qu’il apportera de plus dans les dossiers avec lesquels nous travaillons qui rassemblent l’ensemble des éléments connus de la justice. Comme vous le savez ce répertoire auquel vous faites référence n’a pas été créé à notre intention.

Les expertises seront sans doute améliorées par un effort de formation de ceux qui les pratiquent mais les experts psychiatres, comme tous les autres, y compris ceux qui prodiguent des conseils en matière d’urbanisme ou de pandémie, se tromperont hélas encore dans un sens ou dans l’autre sur la notion de dangerosité qui est à ce jour si mal connue. Vous n’ignorez pas que de nombreuses juridictions souffrent d’un manque d’experts psychiatres car cette spécialité médicale connaît elle-même un grave déficit de praticiens dont un grand nombre abandonne leur collaboration avec la justice faute d’être rémunéré de leur travail dans des délais convenables.
Votre souhait d’améliorer leur formation devrait être étendu à tous les médecins psychiatres puisque ce sont eux qui assurent le suivi régulier des personnes placées sous main de justice à l’issue de leur détention. Le rapport « Juger et soigner » de la commission présidée par Étienne Blanc, déposé en juillet 2009 rappelle à plusieurs reprises le manque de qualification reconnue par les psychiatres eux-mêmes en ce qui concerne la prise en charge des délinquants sexuels. Il y a urgence à pallier ce déficit.

[lire la suite dans le document associé]